Les syndicats contestataires appellent à une large mobilisation avant le rendez-vous salarial de février

La CGT, FO, Solidaires et plusieurs branches de la FSU espèrent une forte mobilisation des agents publics, mardi 26 janvier, pour faire pression sur le gouvernement en matière de rémunérations.
L’enjeu salarial est le premier mot d’ordre de l’appel à la mobilisation des fonctionnaires, mardi 26 janvier, lancé par les syndicats CGT, FO, Solidaires et plusieurs branches de la FSU. Une mobilisation que les organisations espèrent la plus large possible à l’approche du “rendez-vous salarial annuel” fixé en février par le gouvernement.

Les communiqués des syndicats pointent le gel depuis 2010 du point d’indice servant de base au calcul des salaires, la nouvelle hausse des cotisations retraite qui entraîne “pouvoir d’achat et régime indemnitaire en berne”. “L’individualisation des salaires et la mise en concurrence des personnels” sont également stigmatisées, “notamment par la mise en œuvre du Rifseep”, ce nouveau régime indemnitaire au sigle improbable destiné à remplacer d’ici 2017 la prime de fonctions et de résultats (PFR).

Quelles suites ?

“S’il en était besoin, les déclarations de la ministre de la Fonction publique [Marylise Lebranchu, ndlr] qui, au nom du gouvernement, « n’exclut pas une possibilité du dégel du point d’indice » en précisant que « ce ne sera sans doute pas à la hauteur de ce que demandent les syndicats » confirment que le rendez-vous salarial de février n’aboutira à rien de positif s’il n’est pas placé sous la pression de l’intervention des salariés et le rapport de forces”, insistent la CGT, FO et Solidaires. Les trois syndicats annoncent qu’ils se rencontreront mercredi 27 janvier “pour débattre des suites à donner” au mouvement du 26.

De l’ampleur de la mobilisation dépendra peut-être celle du geste du gouvernement. Alors que les échéances de 2017 commencent à se dessiner, l’exécutif ne peut se permettre de froisser définitivement un électorat qui est traditionnellement favorable à la gauche mais au sein duquel le vote FN monte de scrutin en scrutin. Il devra donc lâcher du lest. Mais dans quelles proportions ?

Unsa non gréviste

En réaction, le gouvernement met souvent en avant l’impact financier des mesures liées au protocole sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR). Un texte que la CGT, FO et Solidaires – à eux trois majoritaires au sein des trois fonctions publiques – avaient rejeté en septembre dernier. De son côté, l’Unsa, signataire du protocole PPCR, juge que l’appel à faire grève et à manifester pour faire pression “ne correspond plus au syndicalisme d’aujourd’hui”.

De son côté, la ministre de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, s’est adressée directement aux agents dans un mail envoyé le 21 janvier – qu’a pu consulter Acteurs publics –, où elle souligne les avancées du texte PPCR : “Il comporte d’importantes mesures de progrès qui confortent et modernisent notre fonction publique de carrière : des déroulements de carrières plus favorables, une plus juste reconnaissance de la valeur professionnelle, des rémunérations revalorisées, des règles harmonisées entre les trois versants de la fonction publique, des dispositifs de nature à favoriser la mobilité souhaitée et une gestion plus personnalisée des fonctionnaires.”

La ministre rappelle par ailleurs : “Concernant vos traitements, le protocole prévoit des revalorisations de grilles entre 2016 et 2020, ainsi qu’une négociation sur la revalorisation du point d’indice en février 2016. Dans le contexte de l’alignement progressif jusqu’en 2020 des taux de cotisations retraites sur le régime général, le protocole comporte une première étape de transformation de primes en points d’indice, qui se traduira à terme par des pensions plus importantes pour tous les fonctionnaires. Je rappelle à cet égard que le régime de retraite des fonctionnaires n’est pas remis en question.”

Source Acteurs Publics