Philippe acte une réorganisation et des économies pour les réseaux à l’étranger
Diplomatie: Philippe acte une réorganisation et des économies pour les réseaux à l’étranger
DÉPÊCHE DE L’AGENCE FRANCE PRESSE
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28-08-2018 14:24:03
Pays : FRA
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PARIS, 28 août 2018 (AFP) – Édouard Philippe a présenté mardi la prochaine réorganisation des réseaux de l’État à l’étranger, en redonnant de l’autonomie de gestion aux ambassadeurs et en appelant à une économie de 10% de la masse salariale d’ici à 2022.
Devant les ambassadeurs réunis à Paris, le Premier ministre a fustigé la « complexité » de l’administration du réseau, constituée d’une « addition de strates » et a plaidé pour « revenir aux fondamentaux » en gérant les quelque 20.000 agents déployés à l’étranger « de façon plus harmonieuse, transversale, cohérente peut-être plus managériale ».
Le chef du gouvernement a principalement ciblé « l’hypertrophie des fonctions support » (logistique, ressources humaines, système d’information etc.) qui « représentent 30% » des emplois temps plein.
« La réponse du gouvernement est assez simple: elle consiste à donner à l’ambassadeur les moyens de gérer son ambassade », a indiqué M. Philippe qui inscrit cette réforme dans le cadre des chantiers « Action publique 2022 » destinés à trouver des pistes d’économie dans toute la sphère publique.
Présentant une « réorganisation en trois étages », le Premier ministre a donc plaidé pour que les ambassadeurs pilotent eux-mêmes ces fonctions support en rationalisant les coûts. Le dispositif doit être affiné chaque année par des remontées des ambassades au Quai d’Orsay, chargées de proposer les « redéploiements nécessaires ».
Au final, un objectif de réduction de « 10% de la masse salariale » a été fixé, soit une grosse centaine de millions d’euros d’économie.
Les fonctions support devront représenter moins d’un quart de cette masse salariale à cet horizon, a exhorté M.
Philippe. Le Premier ministre a également évoqué la possibilité de remplacer des fonctionnaires expatriés « par des agents de droit local par exemple dans les services culturels et économiques, en particulier en Europe ».
« On peut réfléchir à une meilleure répartition des implantations des opérateurs de l’État à l’étranger et de leurs modes d’action », a-t-il également lancé, sans plus de précisions.
« On peut y parvenir sans remettre en cause ni vos missions, ni la qualité de vos conditions de travail », a assuré le Premier ministre, en érigeant comme « priorités », « l’universalité du réseau », « la sécurité » et « les moyens de l’enseignement du français dans le monde ».
jmt/sac/sd
AFP 281424 AOU 18
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Fonction publique : l’exécutif avance masqué sur les suppressions de postes
Malgré les demandes des parlementaires, Bercy refuse de donner les chiffres d’évolution des effectifs de fonctionnaires en 2019 à ce stade. Les crédits des ministères l’an prochain seront légèrement supérieurs à ce qui était prévu.
Les suppressions de postes dans la fonction publique restent un sujet inflammable pour le gouvernement. Gérald Darmanin, le ministre des Comptes publics, et Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie et des Finances, viennent ainsi engager ce jeudi devant les députés le débat d’orientation des finances publiques. Une première étape traditionnelle avant le vote à l’automne du projet de budget, mais qui restera remarquablement discrète sur l’évolution des effectifs de la fonction publique. Le document présenté aux parlementaires ne donnera aucune précision sur ces derniers, contrairement aux usages des dernières années.
« Le processus de transformation de l’action publique doit primer sur l’évolution de l’emploi dans la sphère publique, qui n’en sera que la conséquence », assume-t-on à Bercy. En clair, l’exécutif préfère dérouler les différents chantiers de réforme de l’action de l’Etat inspirés par le comité d’experts CAP 2022 – un calendrier de ces différents chantiers devrait être dévoilé d’ici à dix jours – pour ne pas crisper les débats autour des suppressions de postes.
Une stratégie qui commence à laisser sur sa faim les députés, y compris au sein de la majorité. Joël Giraud (LREM), le rapporteur général du budget, estimait ainsi dans un rapport publié ce mardi qu’il serait utile que le gouvernement « précise ses objectifs de réduction d’effectifs ministère par ministère, afin de renforcer la visibilité et la crédibilité de sa démarche ». Pour l’instant, l’objectif de suppressions de 50.000 agents publics dans la sphère étatique sur le quinquennat paraît très lointain, alors que la baisse ne devrait être que de 1.600 en 2018.
Moins d’économies que prévu
Pour le reste, le gouvernement s’en tient aux grandes lignes de la feuille de route qu’il s’était assigné pour l’évolution des dépenses des ministères l’an prochain. Il va toutefois légèrement revoir à la baisse les économies prévues : les crédits des ministères seront ainsi supérieurs de 600 millions à ce qui était initialement envisagé. Au final, les dépenses pilotables de l’Etat (hors charge d’intérêt et contribution au budget européen) se réduiront de 0,3 % hors inflation l’an prochain, contre un objectif de 0,4 %.
Cette évolution s’explique notamment du fait d’économies moindres que prévu pour le ministère de la Cohésion des territoires (qui disposera dès lors de 410 millions de crédits de plus qu’anticipé). Ainsi, la réforme des APL visant à les baser sur les revenus contemporains ne sera pas effective au 1er janvier prochain, comme l’exécutif l’espérait. La Cohésion des territoires et le Travail resteront néanmoins les ministères les plus impactés par les économies l’année prochaine, avec des baisses de budget atteignant respectivement 1,16 milliard et 2,07 milliards
Renaud Honoré – @r_honore
Source : https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/0301962729605-fonction-publique-lexecutif-avance-masque-sur-les-suppressions-de-postes-2191525.php