Comité Technique Spécial du 5 novembre 2014 – DÉCLARATION LIMINAIRE

Paris, le 5 novembre 2014

Monsieur le Directeur Général,

A notre tour, nous vous souhaitons la bienvenue à votre premier comité technique spécial du réseau. Nous apprécions votre présence à ce 25ème CTS, qui comme vous le savez, se tient en fin de mandature et à la veille des élections professionnelles du 4 décembre prochain.

Le contexte dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui, Monsieur le Directeur Général, m’amène à vous demander de vous reporter à la déclaration liminaire du SPRIM lors du 24ème CTS dont tous les points demeurent malheureusement d’actualité. Je me contenterais donc de vous poser quelques questions et de formuler quelques demandes :

Pourquoi un tel acharnement contre ce réseau ? Après nous être réformés de façon exemplaire depuis plus de 10 ans, nous devons encore subir les foudres de la Cour des Comptes. Par ailleurs, malgré la convention MAEDI/DG Trésor, pourquoi une telle offensive généralisée de certaines directions du MAEDI tant sur la centrale (Bilat/Multicom) que sur le réseau international (ASEAN, séminaire risque-pays). Enfin, nous nous interrogeons sur l’impact qu’aura l’action de notre réseau sur le nouveau décret soumis aujourd’hui et demain au CTM du MAEDI portant sur l’organisation de l’administration centrale du ministère.

Pourquoi les ministres de Bercy de ce nouveau gouvernement demeurent-ils si silencieux ?

Nous regrettons en effet que les ministres économiques n’aient pas mieux porté le déploiement de la nouvelle organisation gouvernementale en donnant plus de priorités à l’action de Bercy en termes de commerce extérieur et de diplomatie économique.
Nous n’avons toujours pas été reçus par M. Macron, ni par M. Fekl (ni son prédécesseur). Ils ne nous ont pas écrit non plus pour nous faire part de leurs orientations sur le travail qu’ils attendent de nous ou sur la relation avec le MAEDI.

Monsieur le Directeur Général, nous savons que vous accordez une grande attention au réseau en régions et à l’étranger. Nous avons besoin que les ministres s’expriment davantage face aux attaques incessantes sur nos sujets « Trésor ».

Nous ne pouvons être les seuls à résoudre sur le terrain les contradictions et les tensions générées par la situation actuelle.

Pourquoi laisser tant s’affaiblir et « vieillir » les cadres de notre réseau d’attachés et de conseillers économiques qui en constituent son armature.

Si l’on continue ainsi et en raison du grand nombre de départs à la retraite prévus, nous allons avoir un réseau avec quelques cadres très expérimentés, beaucoup de jeunes en CDD et un nombre croissant de détachements entre les deux.

Monsieur le Directeur Général, pour maintenir le réseau professionnel et expérimenté que vous souhaitez, il faut reprendre l’alimentation des deux corps, tant en pied de corps que par intégration transversale. Rien n’empêche de procéder à quelques concours exceptionnels pour alimenter le corps des Attachés Economiques d’une part, ni d’augmenter temporairement le tour extérieur du corps des Conseillers Economiques. A cet égard, et ainsi que je l’ai formulé déjà à plusieurs reprises dans cette même enceinte l’intégration directe à la sortie de l’ENA rendrait ce corps plus attractif. Cette mesure s’inscrirait du reste parfaitement dans les objectifs du gouvernement qui priorisent la diplomatie économique dans l’action extérieure de l’état.

Pourquoi continuer à rationaliser les moyens humains et financiers du réseau international, comme le préconise la Cour des Comptes ? Nous ne voulons pas d’un réseau à deux vitesses. Quelques SER et une disparition progressive des SE. Il est impossible d’aller plus loin sans porter atteinte à la survie même de beaucoup de services économiques qui sont déjà à l’extrême limite de ce qui est possible. Ou alors, il s’agira d’une décision politique visant à laisser le champ libre à d’autres intervenants mais nous ne saurions l’entériner.

Nous serons d’ailleurs particulièrement attentifs à la nouvelle mission de « simplification », quel que soit son nom, confiée à M. Mandon dont nous subodorons déjà les résultats à l’aune des exercices précédents de même nature. Nous n’abandonnerons ni le réseau régional ni le réseau international.
Nous souhaitons avoir toute notre place dans l’exercice de mutation engagé dans ce cadre ici à Bercy.

– Pourquoi enfin laissons-nous la fusion UBI/AFII avancer sans notre participation aux travaux ?

Nous restons persuadés qu’il faut renforcer l’instruction des ministres sur le pilotage UBI/AFII à l’étranger par les CSE/R. Certes, la tutelle administrative s’exerce à Paris (dotation annuelle, nominations, COM, axes de développement) mais le pilotage s’exerce localement via le CSE. Il faut le rappeler, afin que cela soit inscrit dans les textes réglementaires qui formateront cette fusion. C’est urgent et nécessaire au bon fonctionnement des moyens de l’état à l’étranger. Enfin, nous avons été choqués d’entendre Mme Pénicaud nous demander à quoi servait un service économique lorsque qu’elle nous a reçus. Elle a depuis trouvé une définition reprise dans plusieurs interviews : « le CSE sert à lever les obstacles », formule aussi réductrice que possible.
Après toutes ces questions, nous avons plutôt quelques demandes à formuler. Tous les agents du réseau sont fiers de travailler à la DG Trésor. Ils le sont d’autant plus que la qualité de leur travail est soulignée dans votre dernier éditorial de la Lettre du Trésor et que leurs interlocuteurs leur font part de leur satisfaction.

Pour la prochaine Convention de janvier 2015, nous vous demandons d’inviter à Bercy la totalité des partenaires et interlocuteurs du réseau : les CCEF, CCIFE, les agences régionales d’exportation, le MEDEF, l’AFD, et bien sûr les entreprises (CAC 40, ETI, PME) afin que tout le monde (Médias compris) comprennent bien notre action.

Nous demandons également en lien avec la circulaire du 28 octobre relative aux relations entre les administrations centrales et les services déconcentrés qu’un plan stratégique spécifique pour le réseau régional des DIRECCTE et des DIECCTE soit élaboré afin qu’il s’intègre totalement dans le réseau international.
Enfin nous souhaitons que notre organisation syndicale soit associée à tous les travaux de gestion prévisionnelle qui concerne non seulement les emplois, les objectifs et les compétences mais également l’avenir des corps dédiés./.