Point sur la situation du réseau au 11 avril 2018
Début novembre 2017 vos élus ont eu connaissance de la tentative sournoise de prédation du MEAE sur la totalité des emplois du réseau international de la DG Trésor. Ce coup de force ciblait également la partie droite de l’organigramme de la centrale (APD, Muliti, etc.) soit environ les 2/3 de l’ensemble des ETP du Trésor. Sournoise était cette tentative parce que sous couvert des réflexions sur la réforme de l’Etat lancées dans le cadre d’AP 2022 et elle voulait apparaitre comme le meilleur biais pour promouvoir de vertueuses recherches d’économie. Devant cette réouverture des hostilités après la tentative de 2014, aguerris par celle-ci, nous avons déployé tous les efforts et moyens dont nous disposons pour faire front à cette tentative de captation de notre outil de travail par le MEAE.
Cela signifie que nous avons alerté les élus des deux assemblées députés et sénateurs, nous en avons mobilisé plus d’une quarantaine représentatives de l’ensemble de l’échiquier politique et nous continuons à ce jour, afin que notamment la commission des Finances, soit tenue informée de ce qui se tramait et des enjeux. Nous avons également rencontré à plusieurs reprises le cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, la directrice générale du Trésor, l’Elysée. Tous nos interlocuteurs ont prêté une oreille attentive à ce dossier très important et nous ont garanti qu’ils s’en occupaient de leur côté. Nous savons qu’ils l’ont fait.
Bien sûr nous avons agi en concertation avec les structures de la Fédération FO des Finances dont le secrétaire général Philippe Grasset soutient totalement nos entreprises. Cela nous a conduit à mobiliser Jean-Claude Mailly qui est intervenu personnellement, et à plusieurs reprises, auprès du Premier Ministre.
Comme vous le voyez nous sommes sous tension depuis 5 mois. Nous n’avons pas communiqué vers vous auparavant car nous estimions que ce dossier devait être traité de façon confidentielle pour être plus efficace et nous ne voulions pas risquer de compromettre notre stratégie par une mise trop précoce de l’information sur la place publique.
Qu’en est-il exactement ?
L’objectif premier était la mise sous le seul plafond d’emploi du MEAE de l’ensemble des ETP servant à l’étranger soit un spectre plus large que le réseau du Trésor, qui restait néanmoins le premier contributeur par sa taille. C’était bien celui-ci qu’il fallait combattre car ensuite point de salut pour nos agents qui auraient été remplacés au gré des ruptures d’établissement des agents, par des diplomates, en surnombre du Quai. Sur ce point le Premier ministre a arbitré pour un statu quo qui évite le pire et c’est tant mieux. Mais ce n’est pas tout.
Le Quai a obtenu que l’ensemble des ETP assurant des fonctions support à l’étranger lui soient transférés et il récupère en outre nos crédits de fonctionnement courant ainsi que notre patrimoine immobilier. Les ambassadeurs seront également consultés régulièrement sur les réallocations d’emplois entre les grandes fonctions de l’ambassade. Vous connaissez trop bien le fonctionnement de nos services pour que je perde du temps à vous expliquer ce qui risque de se passer selon la qualité de vos relations.
C’est bien pour cela que nous pouvons vous assurer de notre détermination sans faille pour aller au bout de cette réorganisation en maintenant le projecteur braqué sur les agissements du MEAE. Dans un premier temps nous allons suivre de très près les travaux du trio d’experts de haut niveau nommés pour définir les procédures de mise en œuvre des décisions qui vienne d’être arbitrées.
Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour que les efforts demandés, et tout particulièrement la baisse de 10 % de la masse salariale des agents de l’état à l’étranger qui est fixée par le gouvernement à l’horizon 2022, soient partagés équitablement entre toutes les administrations concernées.
Nous souhaitons bien sûr remercier tous ceux qui nous ont adressé des messages de soutien et d’encouragements ainsi que les agents, nombreux, qui nous ont rejoints ces derniers temps, comprenant que la situation était grave. Elle l’est toujours et nous avons besoin de vous tous, de votre soutien au SPRIM, de vos adhésions, de vos votes lors des prochaines élections professionnelles (le 6 décembre 2018), pour faire masse, pour traverser les temps difficiles qui s’annoncent.
C’est vous qui nous donnez l’énergie nécessaire pour continuer à défendre nos emplois et nos missions, surtout en période de tempête majeure.
Merci à toutes et à tous
Le secrétariat général
Paris le 11 avril 2018
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